« Faites, chaque jour, une chose qui vous fait peur »
– Eleanor Roosevelt.
Il y a deux façons de voir la relation entre la peur, la confiance en soi, et l’action. La première est que la confiance précède l’action, ce qui ressemble à ceci:
« J’ai confiance en moi, j’ose donc passer à l’action… »
« Je n’ai pas peur de cela (parler en public, aborder un étranger, quitter mon emploi, retourner aux études, etc.), j’ose donc agir… »
Cette façon de voir s’illustre aussi de la manière suivante:
« Si seulement j’avais plus confiance en moi, j’agirais… »
« Si seulement j’avais moins peur de cela, j’essayerais… »
Autrement dit, le manque de confiance en soi et la peur sont ici perçus comme les causes de l’inaction. La solution serait donc d’augmenter mon estime de moi ou d’atténuer ma peur pour réussir à passer à l’action.
Je ne suis pas un grand partisan de cette vision des choses.
Je préfère une seconde option, qui inverse ce lien de cause à effet. Ici, la confiance n’est pas une étape préalable à l’action, mais plutôt une conséquence de l’action. C’est parce que j’agis que je prends confiance en moi et que je me libère du contrôle de mes peurs.
« Si je passe à l’action, j’augmenterai ma confiance en moi… »
« Si je passe à l’action, ma peur diminuera ou du moins elle ne me contrôlera plus… »
Je préfère cette façon de voir, et ce, pour plusieurs raisons.
La seule option réaliste
La confiance totale en soi ou l’absence de peur, ça n’existe pas. Nous aurons toujours peur de quelque chose et nous aurons toujours des doutes quant à nos capacités d’entreprendre des activités nouvelles ou extérieures à notre zone de confort.
De plus, certains défis demeureront toujours intimidants, même lorsque nous y serons habitués. On n’a qu’à penser au nombre d’acteurs de renom qui vivent de l’anxiété au moment de monter sur scène ou de filmer.
Une fois la séquence tournée, il n’est pas rare que ceux-ci jugent très durement leur performance et aient l’impression d’avoir gâché la scène. Pourtant, le réalisateur la trouve particulièrement réussie et choisi de la conserver. Le public, lui, la trouve extraordinaire.
Comme quoi la peur est humaine, tout comme le manque de confiance en soi. Espérer leur disparition avant d’agir est irréaliste. C’est aussi le meilleur moyen pour se maintenir éternellement dans l’inaction.
Les psychologues suggèrent l’action
L’action est l’un des antidotes privilégiés en psychologie clinique, où l’on utilise régulièrement l’approche cognitive-comportementale pour gérer l’anxiété. Un grand nombre d’études ont d’ailleurs démontré l’efficacité de cette approche pour gérer les troubles anxieux. Or, la thérapie cognitive-comportementale fait une grande place à l’action, que les psychologues appellent « exposition ».
C’est par l’action, ou l’exposition, que le patient apprend peu à peu à gérer son anxiété. Habituellement, cette exposition sera graduelle et répétée.
Par exemple, si vous êtes complètement paralysé à l’idée de prendre la parole en public, il n’est peut-être pas souhaitable de vous engager d’emblée à prononcer un discours de 30 minutes devant une foule de 500 personnes.
Remarquez, vous feriez peut-être un pas de géant. Par contre, il est aussi possible que vous en sortiez un peu échaudé. Au lieu de cela, vous pourriez commencer par prendre la parole dans vos réunions de travail, puis vous proposer pour présenter un projet devant quelques collègues.
L’idée est de débuter par une action intimidante, mais gérable, puis de progresser vers des actions plus difficiles. Peu à peu, vous vous habituerez aux pensées et aux sensations physiques désagréables, mais inoffensives, causées par la peur et l’anxiété. Ces réactions diminueront avec l’exposition.
Plus important encore, cependant, vous ne les laisserez plus vous empêcher d’agir et d’avancer vers l’atteinte de vos objectifs.
Une stratégie toute simple
Ce que j’apprécie particulièrement de cette stratégie, c’est sa simplicité. La solution se trouve là, tout juste devant vous. Pour augmenter votre confiance en vous, vous n’avez qu’à faire quelque chose qui vous effraie ou vous rend inconfortable.
Il peut s’agir de prendre la parole en public, entamer une discussion avec des inconnus, demander à quelqu’un de vous donner son numéro de téléphone, écrire à une personne que vous estimez, demander une augmentation salariale, avoir une conversation inconfortable, mais nécessaire, avec votre conjoint, votre ami, votre patron, retourner aux études, essayer un nouveau sport, suivre un cours de théâtre, etc.
Peu importe les gestes que vous choisirez, tant qu’il s’agit d’actions qui vous rendent inconfortable ou vous font peur, vous gagnerez en confiance en vous.
Commencez par les actions que vous repoussez souvent ou depuis longtemps. Si ces défis vous paralysent, créez des étapes intermédiaires. Vous pourrez augmenter graduellement le niveau de difficulté par la suite.
En répétant cette stratégie jour après jour, votre confiance en vous augmentera immanquablement.
Passez à l’action
Alors, quel défi vous lancerez-vous aujourd’hui, demain et pour le reste de la semaine? Rappelez-vous que l’action choisie n’a pas à être grandiose. Elle doit tout simplement être inconfortable.
L’idée est de prendre l’habitude de se mettre au défi quotidiennement par de petits gestes et non de s’imposer une tâche paralysante.
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