Stress au travail, dépression, détresse psychologique, invalidité

Stress au travail : des conséquences dramatiques

Le stress au travail devrait être une priorité non seulement pour les gens qui le subissent, mais aussi pour tous les milieux de travail. Si vous êtes tombé sur ce texte, c’est que vous êtes probablement déjà très stressé. Pour vous, il est plus qu’évident que le problème est grave et urgent.

C’est également mon avis.

Je me suis d’abord intéressé au stress au travail parce que j’en ai eu besoin. J’imagine que c’est un peu la même chose pour vous. Je venais tout juste de vivre une période assez exigeante sur le plan professionnel et j’avais besoin de comprendre ce qui avait occasionné ce stress.

Au fil de mes recherches, j’ai rapidement compris que le problème était beaucoup plus répandu et plus sérieux que je le croyais. Plus je progressais dans mon étude du sujet, plus celui-ci m’interpellait et plus je souhaitais contribuer, même modestement, à améliorer la situation.

Lorsque je dis aux gens que mon but est d’aider les gens à réduire leur stress au travail, la plupart me répondent quelque chose comme : « Tu devrais venir dans mon milieu de travail! »  Si vous vous sentez seul dans votre situation, détrompez-vous : une proportion hallucinante de la population est anormalement stressée presque tous les jours.

Vous me direz que ce n’est pas vraiment rassurant, et vous aurez probablement raison. Voyons cependant le bon côté des choses : si tant de gens sont touchés, les milieux de travail seront bientôt obligés de s’y intéresser.

Car les statistiques sont plutôt alarmantes et démontrent bien que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir :

« […] une étude réalisée en l’an 2000 par la Fondation des maladies du cœur révèle que plus de 40 % des Canadiens de plus de trente ans affirment avoir souvent ou presque toujours l’impression d’être écrasés par le stress […] »¹

La statistique vaut la peine qu’on la souligne : plus de 40 % des Canadiens de plus de trente ans sont écrasés par le stress! D’autres études confirment la gravité du problème, cette fois en milieu de travail :

« En 2002, 39 % des personnes en emploi au Québec estimaient que la plupart de leurs journées de travail étaient assez ou extrêmement stressantes. »²

Selon une étude de Statistiques Canada, 62 % des gens qui se sentent très stressés et qui occupent actuellement un emploi affirment que le travail est leur cause principale de stress³La situation est loin d’être plus rose aux États-Unis, où 36 % des travailleurs se disent stressés de manière régulière au travail4.

Comme vous le voyez, vous êtes loin d’être seul dans votre situation : presque la moitié des gens se disent très stressés et la très grande majorité associe ce stress à leur travail.

Tout ce stress a des conséquences dramatiques

Les prochaines statistiques confirment ce que vous avez sûrement déjà constaté dans votre vie personnelle : tout ce stress a des conséquences dramatiques sur la qualité de vie des personnes et même sur leur santé physique et mentale.

Au Québec par exemple, l’Enquête québécoise sur des conditions de travail d’emploi et de santé et de sécurité au travail (EQCOTESST) nous révèle qu’un travailleur sur trois présente un niveau élevé ou modéré de détresse psychologique5.

D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoyait que la dépression deviendrait la deuxième cause d’invalidité dans le monde en 2020, après les maladies cardiovasculaires6. Il semblerait que ce soit finalement pire que prévu. 2020 n’est pas encore arrivée et la dépression est plutôt devenue la PREMIÈRE cause d’invalidité dans le monde7.

Comme vous le verrez en lisant mes prochains textes, le stress est un facteur de risque important non seulement pour la dépression, mais aussi pour les maladies cardiovasculaires. On peut donc dire que le stress joue un rôle dans les deux premières causes d’invalidité mentionnées par l’OMS. Raison de plus pour en faire une priorité.

Des solutions au stress au travail sont possibles

La bonne nouvelle, c’est qu’il est tout à fait possible d’améliorer notre environnement de travail pour le rendre moins stressant, même lorsqu’on est un « simple employé ». En fait, les recherches sur le sujet ont même découvert quatre risques principaux qui expliquent la majorité du stress au travail.

À partir de ces recherches, il est possible de trouver des solutions pour réduire ce stress au travail. La majorité de ces moyens sont à notre portée, qu’on soit simple employé ou gestionnaire, et demandent souvent moins d’efforts que l’on pourrait le croire.

Dans les prochaines semaines, nous verrons quels sont ces quatre grands risques qui expliquent la majorité du stress au travail et par quels moyens nous pouvons les réduire. Nous verrons aussi quelles méthodes de gestion du stress sont appuyées par la science et quelles sont celles qui nous font simplement perdre notre temps, notre énergie et notre argent.

Bref, nous verrons ce qui fonctionne vraiment.

 

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Sources :

1 – Posen, D. (2005). Maîtrisez votre stress – Guide de survie. Ottawa : Boquet.
2 – Brun, J.-P., Biron, C., & St-Hilaire, F. (2009). Guide pour une démarche stratégique de prévention des problèmes de santé psychologique au travail (Intervention guide for a strategic approach to preventing mental health problems at work). Montréal. Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail.
3 – Crompton, S. (2011). Qu’est-ce qui stresse les stressés? Principales sources de stress des travailleurs. Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada no 11-008-X (octobre).
4 – American Psychological Association : https://www.apa.org/news/press/releases/phwa-survey-summary.pdf
5 – Schermerhorn, J. R., Osborn, R. N., Uhl-Bien, M., Hunt, J. G., de Billy, C. (2014). Comportement humain et organisation. Saint-Laurent. Éditions du renouveau pédagogique.
6 – Schermerhorn, J. R., Osborn, R. N., Uhl-Bien, M., Hunt, J. G., de Billy, C. (2014). Comportement humain et organisation. Saint-Laurent. Éditions du renouveau pédagogique.
7 – http://www.euro.who.int/fr/health-topics/noncommunicable-diseases/mental-health/news/news/2012/10/depression-in-europe [consulté le 19 juin 2016]